Le Portneuvois

Certains lecteurs questionneront la pertinence  de cette entrevue. Pour  moi, elle est synonyme de fierté et elle me  permet  d’ouvrir une petite fenêtre  sur un court moment dans l’évolution du compté de Portneuf. D’ailleurs qui peut se vanter d’avoir un maire qui est à la fois papa, modèle et punk rockeur. Donc voici la réelle pièce maîtresse de Portneuf: M. le maire Nelson Bédard.

A.F : Bonjour Nelson, comment se porte la vie de ton côté ?

N.B : La vie est merveilleusement belle ses temps-ci mon Alex ou le petit Fortin.

A.F : Tu es maire de la magnifique ville de Portneuf depuis novembre 2009 où  en es-tu rendu  dans ton mandat? 

N.B : Je suis dans la seconde phase de mon mandat et mon objectif premier est de favoriser le développement industriel et résidentiel. Par contre, c’est un aspect plutôt négatif car notre faible réseau d’aqueduc et une insuffisance en eau nous bloque grandement. Nous sommes présentement à la recherche de solution pour corriger le tout.

A.F : Crois-tu avoir évolué à titre de maire depuis tout ce parcours ?

N.B : Selon moi, mon évolution majeure est présente dans la manière et la simplicité avec laquelle je peux expliquer des choses complexes et longues en choses simples, claires et compréhensives pour  les citoyens. La communication est une excellente force pour moi.

A. F : De quoi es-tu le plus fier depuis ton arrivée à la mairie?

N.B : Premièrement, d’avoir eut 84 % de réélection aux dernières élections soit le second plus haut total tout juste après le maire de Saint-Augustin-de-Desmaure  dans la région hahaha. Pour vrai, ma grande fierté est la maison de personnes âgées récemment construite, car 42 %  de  notre population a 55 ans et plus. Donc pour moi, il est primordial d’offrir un service adéquat à cette catégorie de personne. En second lieu, nous avons découvert une petite portion de terre qui appartenait a des ancêtres qui étaient des avocats donc nous voudrions prendre cette terre et en faire un patrimoine.

A.F : Quel est l’unique mot afin de décrire Portneuf?

N.B : Agréable, suivi de fierté.

A.F : Toute bonne personne de notre village a des moments mémorables à nous dévoiler concernant le 81 de la rivière alias la Chez Paquet. Cet établissement est le chef de file non seulement  pour sa pizza incroyable mais aussi, pour ses brosses, baisers et  ses anecdotes savoureuses.  Pourrais-tu nous partager un moment agréable survenu chez paquet.

N.B : J’ai beaucoup de bons moments chez Paquet, mais dans ma jeunesse notre lieu de prédilection était la Brasserie  communément appelé Le Voilier . Donc je vais vous dévoilé un moment a chacun de ses endroits.

Chez Paquet :

Un certain samedi soir, c’ était soir de Téléthon enfant soleil a la télévision. Il y avait un band rock amateur qui performait chez Paquet ce soir-là. Pure coïncidence, le groupe devait se produire tard dans la nuit pour le fameux Téléthon. Donc nous sommes restés après la fermeture afin de voir le groupe performer a la télé. J’étais vraiment chaud et le soleil bien haut dans le ciel. Je suis finalement arrivé chez moi au environ de 8h le matin et c’est là que la femme du maire très peu souriante et patiente dit : Nelson tu étais où, il est 8h nous avons une fête d’enfant tu te souvient?

La Brasserie :

Nous étions un rouage plutôt important voir même indispensable de la clientèle de cet établissement donc nous nous accordions certains privilèges. C’ est pourquoi chaque samedi soir, nous avions la tradition de sortir la machine à peanuts et de la cacher n’ importe où a l’ extérieur. Cela pouvait être  dans une voiture non barrée, sur un terrain voisin, en bordure de la 138 et même… sur le chemin de fer haha.

(NB : Je suis allé une seule fois à cet endroit pour un hommage à BLACK SABBATH. Demandez aux boys de Portneuf  comment était le coach ce soir la…)

A.F : Qui est la plus douce serveuse à avoir foulé les planches de chez Paquet ?

N.B : Virginie Meunier, une femme très charmante dans tous les sens.

A.F : Qui dit région dit bataille alors quel est le meilleur combat que tu as vu a Portneuf?

N.B Wow c’était tout un combat. Je me rendais au local de jam à pied quand le caïd Sereno (Retrouvé mort en prison) se battait contre un M. Petit. Il y avait beaucoup de coups lancés, de sang qui allait dans tous les sens. Le combat s’est terminé par un solide coup de tête. J’étais estomaqué.

A.F : Quel est selon toi le meilleur batailleur de Portneuf ?

N.B : Il en a eu plusieurs, mais de mon époque je crois que le titre revient a un dénommé Ti-Joe. Un fameux soir a la brasserie, il a permis a deux Hells de se rendre gratuitement à l’hôpital. Plus de son, plus d’image comme on dit.

A.F : Comment le punk rock est-il arrivé aux oreilles de jeunes urbains comme vous?

N.B : Adolescent, vers 14-15 ans, nous étions beaucoup plus métal que punk.

J’écoutais VOIVOD, SLAYER, CELTIC FROST, POSSESSED et compagnie. En secondaire 5 nous avons dérivé vers le punk. Nous étions des fans de BLACK FLAG, MINOR THREAT, CIRCLE JERKS, BAD RELIGION, DEAD KENNEDYS et bien plus. Durant ce temps, au Québec, il y avait les ASEXUALS de Montréal qui étaient super. Ils ont eu une courte carrière pour devenir ensuite les DOUGHBOYS.

A.F : Quels sont les meilleurs spectacles auxquels tu as assisté?

N.B : J’en ai vu énormément donc il est dur de choisir. Je dirais tous le show des ASEXUALS/DOUGHBOYS ont toujours eu une place significative dans mon cœur. Sinon le premier OULABALOUSA qui eut lieu a Toronto le 10 juillet 1993. Cette date restera à jamais gravé dans ma mémoire. Faire le party incroyablement et voir le même jour PRIMUS, RAGE AGAINTS THE MACHINE, TOOL, DINO JR, FISHBONES, BABES IN TOYLANDS, ALICE IN CHAINS. À Montréal, il y a eu PEARL JAM dans leur début ainsi que la première fois que j’ai vu BAD RELIGION au Métropolis. Je me considère chanceux à mon âge et avec l’horaire que j’ai de pouvoir aller encore a des shows régulièrement.

 A.F : Peu de gens savent que tu as déjà été chanté dans un groupe nommé GARBAGE CANS. Comment en es tu arrivé a devenir chanteur?

N.B : À l’époque , chaque municipalité avait ses propres bands locaux. Donc, par une belle journée, je suis allé voir les boys jammer au local et ils m’ont demandé de chanter pour eux et j’ai dit oui haha. Ensuite lorsque c’ est devenu plus sérieux,  nous avions loué a la gang une maison a Portneuf ou deux amis y restaient et cela nous servait de local de jam pour environ 5-6 bands. Aussi un endroit pour squatter et foirer haha. Également, durant une courte période nous avons loué la chambre 25 au défunt motel le Déchatillion pour jammer. NB :Le fameux Sereno  identifié plus haut   était recherché par la police et c’était caché entre deux murs. La police l’ a retrouvé et celui-ci a été retrouvé assassiné en prison.

A.F : D’où provient la polémique derrière le nom ?

N.B : HAHA simplement parce que nous étions fan du fameux personnage dans

l’émission Elmo. C’est la même histoire pour le logo du groupe.

A.F :  Pourquoi avoir des paroles  a la foi anglo et franco?

N.B : Honnêtement, je crois que c’est un pur hasard. Dans tout le lot j’ai composé une seule piste en anglais soit : I ONLY WANT HAVE FUN. Moi et mon anglais hors pair haha.

A.F : Sur quoi te fiais-tu pour composer tes paroles ?

N.B : Mes expériences passées m’ont beaucoup inspirées habituellement sinon je lisais le journal et cela m’ inspirait énormément. À titre d’exemple, Prisonnier d’opinion vient d’un article lu qui dénonçait une crise politique. Les gros bras  vient du fait qu’un gros criss de colon courrait après ma blonde de l’époque. – Les gros bras de mon cartier me font chier- jud jud jud

A.F : Comment était le punk rock dans le compté a cette époque?

N.B il y avait plusieurs bands  et un lot de concerts impliquant des bands locaux assez imposants. Selon moi le meilleur groupe du compté aura été RED KIDNEY BEANS. Ils ont joué plus dans les années 90 mais leur son était plus mature  et mieux joué. Le plus populaire  était VERMIN qui était le groupe précédant RKD. Sinon nos amis de YOUTH FED UP, SLUSH PUPPIE, BURNED BRAINS et nous étions souvent de la partie. Mon band favori de Québec était sans aucun doute SOOTH SAYER de Limoilou,  qui était une bonne référence au niveau métal.

A.F : En tout et partout, quelle a été la trace laissée par les GARBAGES CANS ?

N.B : Nous avons eu d’incalculables jams ouverts devant  amis et supporteurs mais concrètement, nous avons fait quatre spectacles  entre 87 et 89. Nous avons joué deux fois au carrefour a Portneuf ainsi que deux fois a Neuville. Dans cette ville, nous avons joué notre meilleur show à la salle des fêtes et fait cocasse, nous avons joué au camping Rive –o – Pomme haha. Nous avons enregistré  notre cassette de 10 chansons en 1990.

A. F : Profitons de ton expérience et avoir quelques moments pour saliver, tu es dans la lignée des chanceux qui ont vu NIRVANA. Alors les jeunes veulent savoir comment c’était?

N.B C’ Était en novembre 1993 à l’ Auditorium de Verdun  soit quelques mois avant la mort de Kurt. D’ailleurs, ce dernier ne semblait vraiment pas dans son assiette. Il ne bougeait pratiquement pas , les cheveux au visage le micro planté au travers de cette paroi capillaire et une voix de quelqu’un qui s’est couché a 10 h Am. Par contre, Krist Novoselic était crissement en forme et donnait un sacré show pour son auditoire. Les SUPERSUCKERS avaient ouvert le concert accompagné d’une tenue de cow-boy. C’était plate rare.

A.F : Tu es également un grand fan de SLAYER, quel a été ton spectacle favori  de la formation californienne ? Quel est ton album favori ?  ta chanson fétiche ?

N.B : J’ai dû voir SLAYER  en show une dizaine de fois étendu sur une vingtaine d’années donc je me considère chanceux en crissti. Mon show favori était celui a L’ Agora juste parce que comme par magie il s’est mis a pleuvoir durant Rainning  Blood. Quel phénomène incroyable. Mon album favori est Reign Blood  également et ma chanson favorite est Bloodline que je n’ai malheureusement jamais vu en show. J’ai un grand regret qui est, d’ avoir manqué le fameux World War 3 tour avec SLAYER, VOIVOD, POSSESSED, DESTRUCTION, CELTIC FROST et peu être quelques autres groupes également. J’étais trop jeune et pauvre et mes amis plus vieux étaient revenus avec une quantités de merch et de souvenirs incroyables. Les salauds haha.

A.F : Quelle est la principale différence entre les jeunes d’aujourd’hui et l’adolescent que tu as été ?

N.B : La principale différence est la technologie bien sûr qui  évite tout comparatif avec notre génération. Par contre ce qui me désole c’est à quel point les jeunes ne sont plus intéressés a la vieille musique de mon époque. Quand je mets du VOIVOD ou bien du SLAYER dans la machine du 81 bien les jeunes me regardent croche et je passe pour un vieux bizarre haha.

A.F : Crois-tu que ton garçon, à côté de nous, a de la graine de punkrockeur ?

NICOLAS : C’ est sûr qu’un jour je voudrais faire du rock comme mon père…( il dit le tout en faisant un petit solo  d’air guitar).

A.F : Honnêtement, comment trouves-tu la brigade incendie de Portneuf  haha ??

N.B : Je la voyais venir celle la hahaha. Franchement, vous êtes compétents et dévoués. Avec des nouveaux pompiers comme toi, il y a un bon mélange de jeunes et de vétérans. Pour avoir déjà assisté a vos exercices, il y a du professionnalisme qui s’y dégage.

A.F : C’est flatteur, Nels haha. En guise de gratitude, dévoile nous une dernière anecdote agréable.

N.B C’était à un show de NOFX, FACE TO FACE et GREEN DAY. Un ami à moi était particulièrement chaud et voulait  aller avouer tout son amour pour Geneviève Borne. Il s’approche tout doucement, se penche vers elle et… Lui vomit sur les pieds hahaha.

A.F C’est la fin de ton plaidoyer, tu dois quitter ta terre sainte de Portneuf et aller sur une île déserte qui apportes-tu ? Quel livre mets-tu dans ton sac  et  5 albums pour te divertir?

N.B : La fille sera Anne-Marie Withenshaw. Mon bouquin est celui d’une histoire concernant une personne avec qui j’ai déjà travaillé au pénitencier de Donnacona. Il se nomme : L’Inflitrateur et raconte comment il a introduit une bande de mafia au plus fort d’ une guerre sans merci. Pour mes 5 albums, ils seront :

NIRVANA : Un Utero

RAGE AGAINST THE MACHINE : S/T

BAD RELIGION : Recipe for Hate

SLAYER : Soundtrack to Apocalypse, qui est un ramassis de 74 tounes sur 4 albums avec les gros classiques, ainsi qu’ un set live pas piqué des vers.

PRIMUS : N’importe quel album, je connais peu de gens qui aiment cela mais ils ont une saveur particulière pour moi.

A.F : Un énorme merci pour cette belle soirée Nelson  j’ai eu beaucoup de plaisir. Quelque chose pour conclure ?

Nelson : J’ai bien aimé l’exercice. Je suis toujours heureux de discuter musique merci !

                                                         FORTIN