Malgré l'achat de billets quelques semaines auparavant, l'idée que l'on aie l'opportunité de voir une prestation de Cold as Life se concrétise avec un départ de la Capitale-Nationale du Cône Orange par un jeudi d'octobre post-travail rempli de traffic. C'est du Volt en plein jour. L'état qu'on associe autant à un hot-dog qu'au sport collégial n'est pas la porte d'à côté et le gros bon sens dicte un arrêt traditionnel à Brockville afin d'augmenter la qualité de vie pour les jours à venir. Menoum, menoum, les foodies. Chambre de Hampton Inn à deux lits et une craque coussinée. Brockville est sans événement, comme ont aurait pu s'y attendre.
Le déjeuner commence à six heures. Early birds get up in the morning and eat first (for what it's worth). Pas de préparation requise. Pas de presse. Juste des regards à l'image des oeufs --dans la graisse de bean. La route scinde l'Ontario jusqu'à Windsor. Paysage éolien présage de condition à venir. La plus récente entrevue avec Mr. Gunnels suggère que la visite de notre destination peut nécessiter des armes à feux, parfois... Insouciance ou déni ? Le GPS nous dirige vers une incursion par le pont. Pourquoi le fou rire arrive toujours juste avant la guérite ? Straight in the D. Straight au Hampton Inn 2 avec impression de déjà vu. T'en a vu un, tous les a tous vu. Sûrement conçu pour que les gens aient l'impression de rentrer chez-eux quand ils mettent les pieds dans un tel établissement. Confort et sommeil vont de paire. La chasse au DSP est ouverte. Buddy's sur Conant se présente comme le OG. Réal reconnaît Réal. Le déplacement dans Detroit est un reality check sur la condition humaine, en général, et un commentaire sur le rêve américain en soi. Des blocs commerciaux entrecoupés de « ooooohhhhh shit... » à un point où ce n'est même pas drôle. Pas de blagues à faire là-dessus. Le parking de la pizzéria est sécurisé. Pas d'accès par Gaylord. Mission DSP est un succès. De la saveur au pouce carré, littéralement. Rempli de bouffe et de curiosité, le mystère Downtown Detroit exige résolution. Le trait reliant le point A et le point B est à l'abandon, penché, les vitres cassées, la pelouse longue, rempli d'objets aléatoires non-identifiés, ambigu par rapport à l'occupation et non-éclairé. « D » pour « Downtown », « D » pour « Detroit », « D » pour « désert ». Vague impression que nous sommes les seuls à ne pas être au courant de quelque chose. Note à tous : « No standing area » voudrait aussi désigner une interdiction de stationner, et non « pas de flânage »... Les rues sont vides, à l'exception d'autobus à pédales avec des fêtards qui font des shooters en criant des variations de « fucking shit c'est ma tune ». La bord de la rivière avec un hommage à la Classe Ouvrière. Un jeu de rentrer le poing dans le trou géant. Les tours GM. L'aréna des Fistons. Le Comerica Park. Réalisation que nous sommes dans Motown. Respires cet air-là. L'expression « It's so cold in the D » prend tout son sens. L'hypothèse veut que les éoliennes de Windsor poussent et génèrent tout le vent responsable de la baisse de degrés. Retour à la chambre. Retour vers le Futur. « Vos gosses vont adorer ». L'hôtel est à côté de Roush et ceux qui prennent l'autoroute de nuit peuvent être témoins de pourquoi les voitures neuves arrivent avec du kilométrage. Les moins perspicaces seront simplement témoins de conduite dangereuse.
Le déjeuner commence à six heures. Les oeufs dans la graisse de bean. Le spectacle commence après le diner. Pas de presse. C'est encore plus long d'attendre. Une touchante communication robine. Le diner s'enligne vers Sci Pie pour continuer la mission DSP. Arrêt dans une beignerie qui se veut la meilleure, en chemin. Le nom m'échappe, malheureusement. Tout comme les Timmy Hortons, les racks sont pratiquement vides. La route confirme les idées de la veille. L'état est généralisé. Y'a définitivement quelque chose qui ne tourne pas rond avec autant de misère. Sci Pie a une attente de 40 minutes. Amplement le temps d'explorer la culture du sport collégial des voisins au sud à Wayne State University. Soccer, football, fanfare, tailgate avec fumoirs qui ressemblent plus à des Transformers qu'à des trailers. Pizza dégustée dans un environnement combinant des éléments de Ed Hardy, Rat Fink, laboratoire et diner américain. Menu incluant the Notorious P.I.G. et Indiana Jones and the Tempeh of Doom. Direction Russel Industrial Center accompagné de billboards de type « mon weed est meilleur que le tiens ».
Pour les plus dépendants affectifs, apparemment que Snapcase est le gaminet de l'amitié. Si vous vous sentez un peu seuls, le port d'un tel vêtement génèrera assez de conversation pour assouvir vos besoins. Camouflé dans un bâtiment industriel rien de plus typique, la venue se trouve à être une des plus agréables. Bien assez grande pour ne pas se faire envahir la bulle. Aération qui ne semble pas propice à faire pousser ses tomates. Assez de place pour qu'une population hardcore vieillissante puisse faire ses étirements, son yoga, ou même s'étendre, sans risquer de se faire piétiner. De la merch, c'est de la merch. Une file déjà formée pour que tous puissent s'accaparer un chandail de Cold as Life. Passage dans un couloir s'apparentant à une galerie d'art avec un mur de télévisions qui montre les passants.
Arrivés pour MH Chaos. Connexion avec des visages familiers. Repérage.
Never Ending Game représentent bien solidement. « I don't need forever / Just gotta' buy a little more time to make things right », « you wake up every day / to suffering and sorrow / live today / die tomorrow ». Un peu d'espoir pour la jeunesse. Les bands locaux seront faciles à identifier puisqu'ils seront vêtus d'un chapeau avec un « D », dessus, ou ils vont simplement vous le faire savoir entre les chansons. N'oubliez pas de faire le plein quand vous sentez que le réservoir se vide.
The World succèdent mais le temps est utilisé pour explorer la venue. C'est un bien bel écran, derrière les groupes. Suis-je le seul a me laisser déconcentrer par le curseur, quand il bouge ? Manquerait juste les paroles avec une 'tite boule pour nous dire quand crier quoi.
Shattered Realm, prononcé CHATTE-RAIDE-RELM, s'il-vous-plaît. L'événement évoque le This is Hardcore, le chanteur aussi, mais nous sommes bel et bien à Detroit. Le propriétaire du monde est identifié. Dossier clos.
Un autre souvenir d'antan remonte à la surface : Death Before Dishonor. Toujours aussi rassembleurs. Même entrain. Manque Frank. Visions de spectacles à l'Anti. On termine avec l'exclamation confiante que nos proches sont prêts à mourir pour nous.
Les opportunités de manger avec l'esprit tranquille à l'idée de manquer quelque chose risquent de se faire rare. Visite aux food trucks. Une autre bonne chose de faite. Par contre, l'écoute de New World Man laissait entendre que son appréciation allait nécessiter de faire quelques devoirs. Pris hors contexte, on pourrait être portés à passer son tour. Une partie de la clé de l'énigme réside bien dans la prestation live. Un agréable moment à passer, tout de même.
D Bloc « you know who the fuck we are / and you know where the fuck we're from ». B'en sûr. Clique, claque. « Osti crosses-moi pas ! / La chose tu veux, tu ne seras pas ! ».
Mindforce. Maître de cérémonie à voix aigu. Amour infini à Death Threat. Mouvements latéraux. Commentaire à l'effet que plusieurs groupes de nos jours auraient plus de graffitis sur leur merch que dans les cartiers d'où ils viennent.
Death Threat prennent possession de l'immobilier. « Nothing matters and nobody cares! » Jamais vu un mauvais set. « So quick to judge we're not like you! » Peace and Security et Last Days pour réchauffer le coeur. C'est parce-que ça vient d'en-dedans. C'est parce-que c'est la fin des temps. Carpe diem, autrement dit. Maintenant. Ici. Tu suites. « Safe to say I'm going nowhere fast! / Headed full speed on a dead end path!» On ne se fie pas aux autres. Y'a une calotte des Expos qui se promène. « À cause de toé, j'ai perdu ma sanité ! » Des promesses vides écrites sur des roches. Et tu peux lui pomper l'dard ! Rectification de l'acronyme CTYC. On ne rajeunit pas. Mais, pendant que nous sommes sur le sujet des acronymes, il y en a pas mal, dans la salle. Ça doit scorer fort dans un Spelling Bees. Qui c'est qui est né pour haïr ?! « After all these years I can't just turn my ba-ack ». Pensée bonus pour le Coach.
Freddy and the Mad Balls pour fouetter la scène. S'il-vous-plait. Merci. Assez bon set pour me réconcilier avec eux. Une certaine amertume s'était développée, dans les dernières années, à force de voir des sets avec trop de nouvelles tunes et payés trop chers, trop souvent. Canonisation du groupe par les pairs. Déifiés, pour faire contraste aux crucifiés. Comme quoi un tel événement est suffisant pour donner l'impression à quelqu'un que c'est le monde extérieur le problème et que tout prend son sens entre ces murs. On ne démontre pas son style, mais ça déclenche. « Justice! Justice! That word don't mean a thing to you! Fuck you! Fuck you! » C'est pas sa faute, y'est pas capable d'arrêter. Y'est capable de maintenir ça, par exemple. Outrage au cimetière. Un chef d'orchestre sachant synchroniser ceux qui viennent participer à la fête sait synchroniser sans son chien.
Résoudre le casse-tête dwidien : c'est l'histoire d'un Graine Wizard qui, s'il concentre suffisamment de son énergie dans une sphère invisible qu'il tient entre ses mains, pourra invoquer des solos de guitares ou manipuler des musiciens ou la foule ou les deux. Un peu comme se frotter les pieds pour accumuler de l'énergie statique. Il peut diriger cette énergie sur la tête des membres de son groupe et savourer une beurrée de notes. Une chanson portant sur les michants. Belle surprise, somme toute. Les systèmes débordent. Commentaire à l'effet qu'un vampire Melnick se trouve parmi nous, tapis dans l'ombre, bien sûr. Élévation pour reconnaître que nos saisons sont en forme de journées. On termine avec une vision dechiquetée de sa propre destinée.
Le plus bas du plus bas comme entrée pour ce qui s'en vient. Si la vie est un chantier, Scott Vogel est le brigadier. « Overcome! Overcome! Rise back up! » Beaucoup de visite au passage. Crachats au visage. Jamais moins que zéro. Imaginez un instant que toutes les chansons de M. Vogel seraient dirigées à la même personne... Sale journée. La morale : comptez-vous chanceux si vous êtes dans ses bonnes grâces. Ça a le mérite d'être clair, par contre.
Entendez-vous le feedback ? Est-ce que Ten to Midnight voudrait dire que Cold as Life joueront de dix heures à minuit ? Le dragon sort du sac. M. Gunnels au micro. Une famille réunie. L'accomplissement d'une scène. Pas nécessairement la passation d'un flambeau. La foule a presque l'air intimidée. Zonage mis-à-jour de façon terrifiante. Des plans pour se retrouver tout seul. « You brought you! Down! » Petit coup de barre en milieu de prestation puisque celle-ci est coupée de quelques chanson de H8 Inc. Si Jeff Gunnels semble s'être ennuyé, en voilà un qui ne semble pas avoir peur de partir pour dix ans. Tout de même content d'avoir pu constater par moi-même. À 11h, les lumières s'allument automatiquement et les employés semblent prêts à ramasser et s'en retourner chez-eux... Mais, coup de théâtre -ce n'est pas terminé ! Le pit a l'air tranquille, du bout de la salle. Mais, ça reste quelque chose d'avoir l'image qui va avec les sons qu'on a écouté et ré-écouté si souvent.
L'objet n'étant pas de faire une liste exhaustive, vous devriez tous aller consulter Hate Five Six, lorsque ce sera en ligne. Les mots ne rendraient honneur que de façon partielle.
Le retour d'une traite. Let's do this again, some time.
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