Commuovere - Du Besoin de Disparaître de Soi

 

Commuovere - Du Besoin de Disparaître de Soi

Parution : 24-02-2017

Emplacement : Québec, Qc

Gabriel Wagner - Drums, vocaux

Jean-Christophe - Vocaux, guitare

Marie - Vocaux

 

Consommer l'Absence

Était-ce une lanterne

Ou le reflet d'une triste réalité ?

 

Mais la lumière mourrait.

Tranquillement.

Inévitablement.

 

Car, en hiver,

La nuit engourdit nos corps.

 

« J'expire le froid,

J'inspire la haine.

Ich atme die Kälte ein,

Ich atme der Hass aus. »

 

                La lanterne est habituellement symbole de guide ou de direction. La remise en question suggère qu'il s'agissait possiblement d'un mirage. Illusion ou non, l'image évoquée serait celle d'une personne en retrait. Témoin d'une scène. Une opportunité de pouvoir observer sa propre « triste réalité » à partir d'un autre corps. Un effet temporaire, puisque la lumière s'efface avec la vision, laissant le corps s'engourdir et l'esprit à la dérive. L'environnement est décrit comme soit de froid, soit de haine. Ce n'est probablement pas par sélection que le processus suit son cours. Le froid du monde expiré ne peut être remplacé que par la haine et pourtant, le souffle continue. Une condamnation ou le report d'une échéance. La consommation de l'absence prend son sens dans l'appréciation du répit.

                Un interlocuteur allemand ou une référence à Jennifer Zimmermann ? Une allusion à la persévérance, avec ou sans dieux. Il faudra me familiariser avec une autre langue pour valider.

 

 

Dépersonnalisation / Déréalisation

-

-

-

Composition;

Décomposition.

Le poids du réel.

-

-

-

 

                Se familiariser avec une idée. La déconstruire pour mieux comprendre. Juger en connaissance de cause. Rétro-ingénierie, mais pas nécessairement dans le but de reproduire. Un niveau de compréhension augmenté ne garantie pas pour autant l'acceptation.

 

 

La Tentation d'Exister

A need of space,

Of greater views.

New perspectives,

Only seen with you.

Moving elsewhere,

Moving nowhere,

Wondering how'd be our life

If we'd never make

Our way home again.

 

Now I'm just

Holding photographs.

Empty landscapes,

Of culminating high points;

Natural barriers.

 

The absence;

My room;

So quiet it hurts.

 

The way life changes;

The way people and things disappear.

 

"May I go with you?

May I just disappear?"

 

                Le besoin d'espace et de changer d'air. Cette fois-ci, accompagné et sans direction ou but préétabli. L'herbe était-elle plus verte ? La satisfaction est la mort du désir. Les chemins se séparent et le doute subsiste, photographies en main. Des monuments à signification symbolique puisque l'évasion ne sera jamais reproduite de façon exacte. Est-ce la tentation d'exister qui causa la séparation ? Ou est-ce du sel sur une plaie laissée par les absences consommées du passé ? Les circonstances de la vie comme justification pour un état souhaité inatteignable. Une fois de plus, la compréhension ne facilite pas la démarche.

 

 

Du Besoin de Disparaître de Soi parle de cette tentation, voire de cette nécessité contemporaine paradoxale qu'est le fait de disparaître de soi pour pouvoir continuer à vivre, du moins un moment... Un mouvement hors du lien social, du lien avec soi-même; un désir d'effacement pour mieux exister.

 

                La quête de la balance entre soutenable et insoutenable. Il faudra vivre pour disparaître et il faudra disparaître pour vivre. Tant que l'équilibre est maintenu, la vie suit son cours. Tiraillés entre le soulagement de l'absence et la tentation d'exister. Le monde moderne se pose comme un potentiel sous-réalisé ou une cause perdue ?

 

 

Liens supplémentaires:

Commuovere - Du Besoin de Disparaître de Soi

Open Minds Saturated Brain

Commuovere @ Oeil du Tigre HQ - 01-06-2017 (Des Images et des Sons)

Au Bout de mes Lèvres - Malgré la Nuit

  

Au Bout de Mes Lèvres - Malgré la Nuit 

Parution : 26-04-2021

Provenance : Quebec City

Gabrielle - Bass, vocals

Olivier - Guitars, vocals

Gabriel - Drums, vocals, lyrics, production

Larry Records (USA & LE)

BLAST Records (Canada)

 

Mauvais Sang

I.

C'est si beau ta façon de revenir

Du passé je me penche sur toi

À l'hôpital une caravane et un berceau

De si beaux naufrages

 

Pour toi j'ai pris des milliers de trains de nuit, fixé aux rails d'une vie en feu.

À l'aube, un monde de ruelles enneigées, le givre de nos racines ankylosées.

 

C'est déchirant, j'ai pensé à toi :

« - Nous sommes des reliques délaissées.

- Il y a longtemps que je me suis perdu. »

 

Fais sonner l'horloge tandis qu'il y a encore un enfant en moi

[des minutes, des heures, des années]

Je n'en peux plus de cultiver l'insomnie

Vivre de nuit doit être un rêve

 

J'aimerais pouvoir m'enfuir pour l'éternité dans un autre corps,

mais je n'ai qu'un seul tombeau.

 

                À première écoute, le thème de la naissance est la première image à m'être venue à l'esprit. « À l'hôpital une caravane et un berceau » évoquant le moment après la naissance où la famille et les proches viennent voir le nouveau-né. Ensuite, les « milliers de trains de nuits, fixé aux rails d'une vie en feu », la culture de l'insomnie, ainsi que le désir de pouvoir vivre la nuit seraient un enfant qui ne fait pas ses nuits et quelqu'un faisant le sacrifice de sa vie (de son sommeil et de l'état qui résulte de sa carence) pour prendre soin de celui-ci.  Sous le poids de la responsabilité, le parent tourmenté par l'idée que sa vie serait toute autre si ça n'avait été de cette naissance, demandant à être sorti de cette situation, demandant à ce qu'on sonne « l'horloge tandis qu'il y a encore un enfant en [lui/elle] » ou la formulation du souhait de s' « enfuir pour l'éternité dans un autre corps ».

                Par contre, une description accompagne les deux chanson sur le Bandcamp : « Malgré la Nuit est en quelque sorte la boîte noire, la dernière mémoire - aveugle peut-être - de ces conjonctures nocturnes desquelles l'on ne revient jamais entièrement; je crois que certaines nuits sont en elles-mêmes toute une vie, une sorte de passage obligé, comme le sont les rêves. » Sous cette optique, les « milliers de trains de nuit, fixé aux rails d'une vie en feu » deviendraient donc des voyages sous forme de rêves plutôt qu'une routine nocturne infernale. Les matins décrits comme étant « un monde de ruelles enneigées » - le réveil, et le « givres de nos racines ankylosées » - la fatigue du voyage. Les rêves étant forcés sur nous, nous laissant comme des « reliques délaissées », perplexes. Le passage de l'état de rêve vers le concret du monde réel s'effectue sous la forme d'un choc. À son réveil, la victime prends conscience d'un monde froid et tente de réconcilier les plus récents événements malgré les natures incompatibles des univers opposés. L'horloge à faire sonner appuie aussi les notions de nuits et de rêves, de façon plus évidente. Par contre, la phrase semble en contradiction avec la direction générale, si l'on pense qu'un réveil tend plus à tirer quelqu'un d'un rêve que de l'y pousser. Ne plus vouloir cultiver l'insomnie, vouloir vivre de nuit (pas nécessairement éveillé), la possibilité de s'enfuir dans un autre corps, sont toutes des idées indiquant que le rêve est vu comme étant salutaire. Demander à se faire réveiller reviendrait à se priver d'un tel état.

                De plus, l'auteur s'adresse également à quelqu'un ou quelque chose, lorsque celui-ci dit : « je me penche sur toi », « Pour toi j'ai pris des milliers de trains de nuit » et « j'ai pensé à toi ». Ma première impression est que l'auteur s'adresse au Rêve, directement, puisqu'il partagerait les « racine ankylosées » avec celui-ci. Il serait donc question du vague souvenir d'un rêve. Si l'auteur s'adressait à un compagnon de voyage, cela sous-entendrait que quelqu'un rêve avec lui. La présence du Rêve comme destinataire de ces paroles est donc aussi supporté, sous cette forme.

                La teneur du propos de l'auteur jette sur le Rêve une connotation positive alors que ce dernier est accueilli à bras ouverts lorsqu'il est dit « C'est si beau ta façon de revenir ». Il semble que le moment soit attendu de pied ferme, malgré les cicatrices laissées à chaque réveil. « De si beaux naufrages », des racines ankylosées, un souvenir déchirant, des « reliques délaissées », ne plus vouloir cultiver l'insomnie et le désir de fuir sont autant d'images qui contribuent à une impression positive du thème. La phrase « vivre de nuit doit être un rêve » est possiblement la plus directe allant en ce sens, faisant référence directement au concept.

 

Endormir les Enfants

II.

L'arbre s'ouvre tout en haut, muet dans la tempête des

imperfections enneigées du matin. Rien à dire devant nos

cadavres et pourtant, au milieu de la nuit, l'envie de nous

transcender :

 

« - Voici le corps, notre cage-refuge.

- Mais nous ne sommes plus des enfants. »

 

Les racines existent comme inutiles alors que les feuilles se

suicident au creux des porcelaines cerclées d'étain. Rien à dire

devant l'enveloppe de la mort dont on a achevé la lettre. Je

t'écris en poème, mais je ne te lirai jamais assez :

 

« - Laisses-moi dans notre ventre noir.

- Brûles-moi et endors les enfants. »

[...]

Un balai maladroit passé sur la rencontre d'un soir, les fleurs

coupées sous le lit comme dernière inquiétude.

 

                Cette fois-ci, ce qui me saute aux yeux est l'opposition du physique au rêve. La croissance de l'arbre interrompue, ralentie, en hiver. Les corps immobiles, tels des cadavres, pendant qu'ils rêvent. Le corps servant de prison physique, mais de refuge, en même temps. La personne sujette au vieillissement, impuissante. Le rêve est imagé comme état salutaire, une fois de plus, puisque plus permissif. Le réveil dans un monde froid et imparfait souligne la préférence pour la sphère plus abstraite.

                L'expression du physique comme étant inutile ou limitatif, sous des images de racines en hiver, de porcelaines décoratives, de poème écrit pour ne pas être lu. L'univers physique est décrit comme n'étant pas optimal. L'épanouissement est momentanément rendu impossible pour une saison. Le poème n'exécute pleinement sa fonction que si l'intention de l'auteur était simplement l'expression personnelle et non l'atteinte d'un auditoire.

                « L'envie de nous transcender » démontre la persistance d'une personne qui continue d'écrire des poèmes destinés à ne pas être lu à satisfaction. La constatation que la jeunesse est passée, quant à elle, souligne les traces d'une vie qui s'efface au fil du temps. Il serait ici question d'un acharnement de l'auteur à tenter d'échapper au monde réel qui s'estompe de plus en plus. La « mort dont on a achevé la lettre » est le sort qui en est jeté et une personne résignée à accepter un destin qui lui revient. La torche est passée en la demande d'être immolé mais de préserver les enfants. L'héritage légué au crépuscule, comme dernière volonté. Le « balai maladroit passé sur la rencontre d'un soir » n'efface pas le souvenir d'un événement entièrement.

                Alors que Mauvais Sang laisse entendre que l'auteur s'évaderait à tout prix, Endormir les Enfants dirige vers une prise de conscience du fardeau physique, un genou par terre, une révérence. Les deux titres se succédant tracent donc une trajectoire.

 

« Nos nuits comme des trains voyageurs / égarés silencieux à bout de souffle / immobiles entre marée basse et étoiles filantes / chaque geste un déraillement à demi prévu / puis nos corps... enflammés délirants / une constellation de chair et de papier peint /

 

J'ai voulu hurler à n'en plus tenir debout

J'ai tout donné

Je vous pardonne. »

 

                Les limites physiques font aussi apparition dans l'autre citation au bas du Bandcamp, en l'essoufflement de trains voyageurs et l'immobilité entre ciel et mer. Le train ne complétant pas son voyage est un potentiel non-accompli. La vie est présenté comme un bouleversement lorsqu'un geste entraîne une conséquence qui n'avait pas été complètement anticipée. Les « corps enflammés », aussi représentation du Vivant, associés au délire, montrent une transformation à résultat plus ou moins aléatoire. Ces idées combinées font du domaine terrestre un endroit rempli d'essais et d'échecs. Une imprévisibilité rendant la recherche de sens difficile. L'auteur confesse avoir tout tenté et ne pas tenir rigueur à quiconque.

                Malgré la Nuit attire l'attention sur ces moments de nos vies dont nous ne conservons généralement qu'un souvenir vague ou un arrière-goût. Des agissements de nos subconscients dictés par des envies secrètes ou des peurs non-avouées. Des expressions personnelles qui ne sont pas sujettes aux filtres sociaux. En ce sens, le rêve n'est-il pas plus vrai que la réalité ? Si le physique est limité par le temps et les circonstances, le plein potentiel ne peut-il être atteint qu'en rêve ? L'exercice d'analyse des paroles ainsi que les multiples écoutes m'aura permis l'échappement au réel visé par l'auteur. L'objectif doit être accomplit.

Sunfall - Go the Distance

 

                It should come as no surprise for most of you, upon reading this. Lavictoire has to be behind my taking up the keyboard once again. How could six years have gone by and not a peep. But, I wanted to let him know what I thought of his "more recent" (I know I'm months behind... I must have been busy) efforts and Messenger, somehow, did not feel like the proper medium to do so. Even though this is directed only at him, some people might also get a kick out of it. So there it is. My impression of xSunfallx's Go the Distance.

https://xsunfallx.bandcamp.com/album/growing-pains-go-the-distance

 

Sunfall - Go the Distance

I made a promise to myself to never let it slide

No matter what life throws my way

Pushing and pushing one day at a time

I'll roll up my sleeves and go against the tide

Focused and curious I keep an open heart and mind

This fire in my heart it's keeping me alive

I hold it like a torch to light my way

Live and learn from my mistakes

I've seen the light of day

I will go the distance for those who went astray

The footsteps laid before me have sent me the other way

I'd rather beat my own path

I'd rather beat my own path than follow the misled

Roaming along blindly living like they're dead

I'm a father, a husband, a brother and a son

A role model to my children I would never wrong

All the loved ones gone lost to addiction

My aim is true and strong I will always carry on

I hold it like a torch to light my way

Live and learn from past mistakes

I've got to seize the day

I'd rather beat my own path

 

" I made a promise to myself to never let it slide

No matter what life throws my way"

                The personal choice. The reason why. I'm sure I could ask everyone claiming the Edge and there would never be an absolutely unanimous reason behind each decision. Something would probably show up in all the answers, a common ground shared by all, in broader terms, but I'd like to believe that there are personal motivations and nuances behind everyone's choice. DIFY (do it for yourself, if I have to spell it out). Reading Ross Haenfler might confirm. In other words, if you could sum it up on one page, how would one write an entire book about it? You might do it to change the world or influence others to make a positive change, and that's cool. Politicool, even. The world could use a lot of posithink, you see (here's your hint: U Seed). I must be jaded and just think time and trends are more likely to take their toll on the resolve, in the long run if you're not doing it for yourself at least a little.

 

                Can't help but think of Gomorrah's Season Ends when I hear the words "promise to myself". A little tribute to the Canon. Worked for the Greeks. There are university courses on this. Makes me wonder what a hardcore or straightedge curriculum would look like...

 

"Pushing and pushing one day at a time"

                Seriously, how do we get through those weeks?! It's not hard to imagine how people might be tempted to escape. But now I'm reminded of Lion of Judah. Pushinanapushinanapushin...

 

"I'll roll up my sleeves and go against the tide"

                All the solicitation throughout the years. "Hey, you used to do it", "you changed, man", "just one sip would not affect you". Entirely missing the point every time, but it's not their fault. People are doing it for you, in case you would be interested. People made it seem like drinking and using was the norm. Thanks for pointing it out so eloquently, Ian. Or is this about pant sleeves? Of course, it's better to roll them up before going against the tides. You don't want to walk around in wet pants all day. Good piece of advice.

 

"Focused and curious I keep an open heart and mind"

                Focus and curiosity, personally, have got to be my favorite rewards that I associate with sobriety. It's probably not entirely because of dropping the habits, there must be a pinch of predisposition, but it at least allowed enough room for the mind to exercise and retain. Took years before I started to notice, too. "Molded bearings, feeble stance, it's all in what you ball inside." I digress.

 

"This fire in my heart it's keeping me alive

I hold it like a torch to light my way

Live and learn from my mistakes

I've seen the light of day" 

                Aaaaaand, now... Allow me to ruin it, just a bit, and leave this here: "I hold it like a torch to light my winds". Heart and fart are only one syllable apart, after all. If I read too much into this, I'd say lighting farts is a way to laugh and release tension for some people. In this perspective, the activity allows one to reflect upon past mistakes, learn from them, laugh a little, live another day. So, it would make sense (scents?). Constructive autoderision. Is it properly ruined, yet? Polarizing paragraph. It's either a smile or a frown, on your face, at this point.

 

"I will go the distance for those who went astray

The footsteps laid before me have sent me the other way

I'd rather beat my own path

I'd rather beat my own path than follow the misled

Roaming along blindly living like they're dead"

                Emphasis on the "I" to add a Cappo-esque touch. Empathy towards those who decided it wasn't for them. Disagreement? Disappointment? Life is too short. Go get what it is you want. Try not to hurt others, but try not to get hurt, too. With or without you. It's a Bono-fied choice.

 

"I'm a father, a husband, a brother and a son

A role model to my children I would never wrong

All the loved ones gone lost to addiction

My aim is true and strong I will always carry on

I hold it like a torch to light my way

Live and learn from past mistakes

I've got to seize the day"

                Quite the fuel, if you ask me. Something I make myself believe I owe to friends and family. Because I know I would have a hard time accepting failing them or not be there when needed. Cannot settle for less than all. Loved ones gone... Disappointing, can you say you'd like to end up the same? "O Captain! My Captain!" Walt is resting in peace with Homer's mother. Talking about loved ones... I loved Robin Williams.

 

"I'd rather beat my own path"

                Over My Dead Body, anyone?

 

                Note to the author: I know I must've told you this, before, but keep doing what you're doing. It's a beautiful thing. I can say it again, and express once more how you cannot possibly have any idea of the extent. Of course I'm completely biased, but hearing and reading the words that came out of your brain is like getting news from you and because I'm miles away, I'll take every bit of news I can get. Many ideas this song evokes hit straight home. No wonder.

 

                Cannot wait to hear what's next for xSunfallx. And now that I have remembered my password...