Monday, August 5, 2013

Mini-Entrevue avec David Lavictoire de COPPERFIELD



Quelle agréable surprise, lorsque le line-up du Broughton Fest III est sorti, que de constater que j'allais non seulement revoir WORDS, mais aussi mes homies du RNHC : COPPERFIELD. Plus ou moins simultanément, je me suis souvenu que leur nouvel album devait paraître sous peu. Pourquoi pas faire une pierre, 4-5 coups... J'me pose des questions sur comment va être leur album, ça fait trop longtemps que j'ai pas procédé à l'entretien de ma game d'entrevue, ça nuirait à personne d'attirer un peu d'attention sur eux, etc. Voici donc une entrevue formule écourtée, vite faite, bien faite, avec un original homie : David Lavictoire.


Votre prochain album devrait sortir sous peu. Il s'intitule Monuments. Malgré le pluriel, la première chose qui me vient en tête c'est le monument où les punks se tenaient, dans le temps, à Rouyn. C'est une partie de votre inspiration ou c'est une déformation académique de ma part?

Bien vu. C’est en effet une forte partie de mon inspiration pour le titre de l’album. Bien sûr, c’est connu à RN, « LE » Monument était jadis un spot plus ou moins recommandable pour le commun des citoyens, fréquenté par les punks, skaters, pushers et autre vermine locale. 

Normalement, un monument c’est quelque chose qu’on érige à la mémoire de quelqu’un ou d’un événement. Notre fameux monument est en fait le Monument des pionniers…  See?

Je trouve que le titre « Monuments » dresse un parallèle intéressant entre les origines physiques de la ville et notre origine en tant que band. Le concept de COPPERFIELD est en quelque sorte un monument en soit. C’est un hommage à nos pionniers, tant nos colons et bâtisseurs, que nos premiers punks et skaters. C’est une sorte de tribute plus ou moins caché à la scène dans laquelle on a grandit.

C’est pour aller au Monument qu’on se pressait de luncher en sortant de l’école ; ou qu’on skippait des cours. C’est là qu’on a écouté pour la première fois des cassettes « tapées » de GORILLA BISCUITS, PROPAGANDHI ou même WU-TANG. C’est en partie de là qu’est né un esprit qui a habité une grosse partie de notre cohorte locale, le fameux RNHC. Un « state of mind » qui se passait entres amis, de frère en frère et de cousin en cousin. Le Monument c’était comme notre petite Mecque locale à l’époque.

« Monuments » c’est aussi en rapport au motif initial : les pionniers et la colonisation de la région. Sans eux, il n’y en aurait jamais eu de Monument. Ils sont partis de rien - sweet fuck all - pour en aboutir progressivement à ce que nous connaissons aujourd’hui. Ce que le titre signifie en gros, c’est qu’à tout moment dans le temps il y aura des gens qui se sacrifieront  et qui feront des efforts monumentaux pour avancer, tout en permettant aux prochains de progresser.

C’est un message d’espoir. Que ce soit par instinct de survie ou par passion, certains réussiront toujours à aller de l’avant. Que ce soit comme dans le cas d’une petite ville minière qui s’est battue pour perdurer, ou par extension une poignée de gens qui maintient une scène locale à bout de bras.
C’est ça « Monuments ».

Le Demo était l'introduction au concept du band. Une visite à travers le temps et un hommage au passé de la ville de Rouyn-Noranda. Est-ce que vous continuez à exploiter le même filon (je sais, je sais) pour Monuments ou prenez-vous une nouvelle direction ?

Oui, la suite est assez logique. En fait, il y a 3 tracks qui reviennent (Cu+Au, Pioneers, To Live And Die Underground). La ligne directrice est pas mal la même, mais il y a une petite variante du sujet dans quelques tracks.

Je ne considère pas mon écriture encore tout à fait à point, mais ça évolue bien. J’aimerais garder le même fil conducteur pour la suite, mais dans une approche plus littéraire, plus narrative. On a d’ailleurs un autre projet de planifié sur lequel je travaille tranquillement au niveau lyrics. On est bien content de notre idée, on verra bien ce qu’il va en ressortir au moment venu. J’en dis pas plus pour l’instant…



La qualité sonore du même Demo était déjà top notch. Est-ce qu'on peut s'attendre à la même chose pour Monuments ? Avez-vous changé la recette ?

Pour l’album les gars sont allés enregistrer les instruments au Northern Studio avec Yannick St-Amand. C’est définitivement plus slick que nos premiers enregistrements, mais la drive est très bonne. On a insisté pour garder un son le plus « organique » possible, alors on ne s’écarte pas trop de la recette initiale. Ça reste COPPERFIELD.

Pour les voix on a fait ça maison au studio à Francis. C’était plus simple pour moi de faire du « in and out » de cette façon là. Son studio n’est pas très loin à la sortie de la ville. C’est une toute autre chose pour le Northern Studio qui est à Trécesson, à plus d’une heure de chez nous. Ça aurait été assez compliqué avec mon horaire, et celui de Yannick, de faire 2 h aller-retour des soirs de semaine pour aller tracker des voix de façon spontanée. La proximité du studio à Francis nous aura permis de prendre un peu plus notre temps pour faire et refaire (et essayer) des sessions.

Yannick travaille en ce moment à finaliser le mix de tout ça. Le rough sonne déjà assez bien à notre goût, alors on a bien hâte d’entendre le vrai résultat final!

La photo qui sert de cover... Lac Pelletier ? Lac Rouyn ? C'est quand même pas le Lac Osisko ?

Sauf erreur, il s’agît d’une photo de la mine Noranda, prise de l’ouest. Il s’agît donc bel et bien du lac Osisko, mais la partie arrière - qu’on voit moins souvent. Maintenant on verrait probablement le Golf Noranda au bas de la photo, sur l’autre rive. Il a été fondé en 1934, alors ça donne une idée du moment où la photo a été prise. Il n’y avait pas grand-chose à part la mine et des campements à ce moment-là.

Il va y avoir un meilleur ensemble du panorama dans l’artwork complet, mais j’ai tout de même pris la peine de couper la photo pour qu’il n’y ait pas trop d’éléments auxquels se référer dans l’image. L’accent est mis sur l’horizon et l’absence de structures, ou de monuments, en contraste avec le titre de l’album.

Vous êtes annoncés pour le Broughton Fest III. J'suis sûr que vous êtes stoked de sortir de chez-vous, un peu. Allez-vous reproduire l'expérience dans un futur rapproché ? Des shows à venir ? De quoi est-ce que l'avenir a l'air pour COPPERFIELD ?

Oui, ça fait déjà un moment que le coup est planifié. On a vraiment hâte de sortir de la région. Ici on est habitué d’être le band qui fit pas trop sur des line-ups de shows métal ou plus punk rock. Le fait d’intégrer un festival hardcore va nous faire un grand bien. Ça va aussi être une belle façon de renouer avec plusieurs bands et amis de la scène qu’on connaît depuis un moment, mais qu’on côtoie plus souvent virtuellement. Ça va être l’occasion de concrétiser certaines rencontres et de justement commencer à planifier des shows et projets futurs avec d’autres bands et/ou promoteurs.

On prévoit faire un petit weekend à la maison plus tard à l’automne pour lancer l’album en bonne et due forme. Nos vies de familles et nos jobs ne nous permettent pas de partir sur des tournées ou de couvrir de trop longues distances, mais on vise de sortir pour des weekends de temps en temps. On veut faire ça tranquillement, mais les choses commencent à se passer. On aimerait faire quelques dates ici et là au Québec et en Ontario. On a déjà quelques endroits dans notre mire, ainsi qu’un band avec qui on aimerait partager la scène lors de nos prochaines sorties.

Musicalement, on travaille sur des squelettes pour un prochain EP et moi je planche sur des idées pour un projet de split qu’on devrait travailler en parallèle – oups! Est-ce que j’en ai trop dit? Les plus perspicaces d’entre vous savent peut-être déjà ce qui se trame…

D’ici là, préparez-vous pour le Broughton Fest III en allant écouter notre démo qui traine un peu partout sur Internet (Bandcamp, Grooveshark, etc.) ou en achetant une copie CD ou cassette auprès de nos labels conjoints Blind Eye Records ou GBS Records. À bientôt!

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