Quelle agréable surprise, lorsque le line-up du Broughton Fest III est sorti, que de constater que j'allais non seulement revoir WORDS, mais aussi mes homies du RNHC : COPPERFIELD. Plus ou moins simultanément, je me suis souvenu que leur nouvel album devait paraître sous peu. Pourquoi pas faire une pierre, 4-5 coups... J'me pose des questions sur comment va être leur album, ça fait trop longtemps que j'ai pas procédé à l'entretien de ma game d'entrevue, ça nuirait à personne d'attirer un peu d'attention sur eux, etc. Voici donc une entrevue formule écourtée, vite faite, bien faite, avec un original homie : David Lavictoire.
Votre
prochain album devrait sortir sous peu. Il s'intitule Monuments. Malgré le
pluriel, la première chose qui me vient en tête c'est le monument où les punks
se tenaient, dans le temps, à Rouyn. C'est une partie de votre inspiration ou
c'est une déformation académique de ma part?

Normalement, un monument c’est
quelque chose qu’on érige à la mémoire de quelqu’un ou d’un événement. Notre
fameux monument est en fait le Monument des pionniers… See?
Je trouve que le titre
« Monuments » dresse un parallèle intéressant entre les origines
physiques de la ville et notre origine en tant que band. Le concept de COPPERFIELD
est en quelque sorte un monument en soit. C’est un hommage à nos pionniers,
tant nos colons et bâtisseurs, que nos premiers punks et skaters. C’est une
sorte de tribute plus ou moins caché à la scène dans laquelle on a grandit.
C’est pour aller au Monument qu’on
se pressait de luncher en sortant de l’école ; ou qu’on skippait des
cours. C’est là qu’on a écouté pour la première fois des cassettes
« tapées » de GORILLA BISCUITS, PROPAGANDHI ou même WU-TANG. C’est en
partie de là qu’est né un esprit qui a habité une grosse partie de notre
cohorte locale, le fameux RNHC. Un « state of mind » qui se passait
entres amis, de frère en frère et de cousin en cousin. Le Monument c’était
comme notre petite Mecque locale à l’époque.
« Monuments » c’est aussi
en rapport au motif initial : les pionniers et la colonisation de la région.
Sans eux, il n’y en aurait jamais eu de Monument. Ils sont partis de rien -
sweet fuck all - pour en aboutir progressivement à ce que nous connaissons
aujourd’hui. Ce que le titre signifie en gros, c’est qu’à tout moment dans le
temps il y aura des gens qui se sacrifieront
et qui feront des efforts monumentaux pour avancer, tout en permettant
aux prochains de progresser.
C’est un message d’espoir. Que ce
soit par instinct de survie ou par passion, certains réussiront toujours à
aller de l’avant. Que ce soit comme dans le cas d’une petite ville minière qui
s’est battue pour perdurer, ou par extension une poignée de gens qui maintient
une scène locale à bout de bras.
C’est ça « Monuments ».
Le
Demo était l'introduction au concept du band. Une visite à travers le temps et
un hommage au passé de la ville de Rouyn-Noranda. Est-ce que vous continuez à
exploiter le même filon (je sais, je sais) pour Monuments ou prenez-vous une
nouvelle direction ?
Oui, la suite est assez logique. En
fait, il y a 3 tracks qui reviennent (Cu+Au, Pioneers, To Live And Die
Underground). La ligne directrice est pas mal la même, mais il y a une petite
variante du sujet dans quelques tracks.
Je ne considère pas mon écriture
encore tout à fait à point, mais ça évolue bien. J’aimerais garder le même fil
conducteur pour la suite, mais dans une approche plus littéraire, plus
narrative. On a d’ailleurs un autre projet de planifié sur lequel je travaille
tranquillement au niveau lyrics. On est bien content de notre idée, on verra
bien ce qu’il va en ressortir au moment venu. J’en dis pas plus pour l’instant…
La
qualité sonore du même Demo était déjà top notch. Est-ce qu'on peut s'attendre à la
même chose pour Monuments ? Avez-vous changé la recette ?
Pour l’album les gars sont allés enregistrer
les instruments au Northern Studio avec Yannick St-Amand. C’est définitivement
plus slick que nos premiers enregistrements, mais la drive est très bonne.
On a insisté pour garder un son le plus « organique » possible, alors
on ne s’écarte pas trop de la recette initiale. Ça reste COPPERFIELD.
Pour les voix on a fait ça maison
au studio à Francis. C’était plus simple pour moi de faire du « in and
out » de cette façon là. Son studio n’est pas très loin à la sortie de la
ville. C’est une toute autre chose pour le Northern Studio qui est à Trécesson,
à plus d’une heure de chez nous. Ça aurait été assez compliqué avec mon
horaire, et celui de Yannick, de faire 2 h aller-retour des soirs de semaine
pour aller tracker des voix de façon spontanée. La proximité du studio à
Francis nous aura permis de prendre un peu plus notre temps pour faire et
refaire (et essayer) des sessions.
Yannick travaille en ce moment à
finaliser le mix de tout ça. Le rough sonne déjà assez bien à notre goût, alors
on a bien hâte d’entendre le vrai résultat final!
La
photo qui sert de cover... Lac Pelletier ? Lac Rouyn ? C'est quand même pas le
Lac Osisko ?
Sauf erreur, il s’agît d’une photo
de la mine Noranda, prise de l’ouest. Il s’agît donc bel et bien du lac Osisko,
mais la partie arrière - qu’on voit moins souvent. Maintenant on verrait
probablement le Golf Noranda au bas de la photo, sur l’autre rive. Il a été
fondé en 1934, alors ça donne une idée du moment où la photo a été prise. Il
n’y avait pas grand-chose à part la mine et des campements à ce moment-là.
Il va y avoir un meilleur ensemble
du panorama dans l’artwork complet, mais j’ai tout de même pris la peine de
couper la photo pour qu’il n’y ait pas trop d’éléments auxquels se référer dans
l’image. L’accent est mis sur l’horizon et l’absence de structures, ou de
monuments, en contraste avec le titre de l’album.
Vous
êtes annoncés pour le Broughton Fest III. J'suis sûr que vous êtes stoked de
sortir de chez-vous, un peu. Allez-vous reproduire l'expérience dans un futur
rapproché ? Des shows à venir ? De quoi est-ce que l'avenir a l'air pour
COPPERFIELD ?
Oui, ça fait déjà un moment que le
coup est planifié. On a vraiment hâte de sortir de la région. Ici on est
habitué d’être le band qui fit pas trop sur des line-ups de shows métal ou plus
punk rock. Le fait d’intégrer un festival hardcore va nous faire un grand bien.
Ça va aussi être une belle façon de renouer avec plusieurs bands et amis de la
scène qu’on connaît depuis un moment, mais qu’on côtoie plus souvent
virtuellement. Ça va être l’occasion de concrétiser certaines rencontres et de
justement commencer à planifier des shows et projets futurs avec d’autres bands
et/ou promoteurs.
On prévoit faire un petit weekend à
la maison plus tard à l’automne pour lancer l’album en bonne et due forme. Nos
vies de familles et nos jobs ne nous permettent pas de partir sur des tournées
ou de couvrir de trop longues distances, mais on vise de sortir pour des
weekends de temps en temps. On veut faire ça tranquillement, mais les choses
commencent à se passer. On aimerait faire quelques dates ici et là au Québec et
en Ontario. On a déjà quelques endroits dans notre mire, ainsi qu’un band avec
qui on aimerait partager la scène lors de nos prochaines sorties.
Musicalement, on travaille sur des
squelettes pour un prochain EP et moi je planche sur des idées pour un projet
de split qu’on devrait travailler en parallèle – oups! Est-ce que j’en ai trop
dit? Les plus perspicaces d’entre vous savent peut-être déjà ce qui se trame…
D’ici là, préparez-vous pour le
Broughton Fest III en allant écouter notre démo qui traine un peu partout sur
Internet (Bandcamp, Grooveshark, etc.) ou en achetant une copie CD ou cassette
auprès de nos labels conjoints Blind Eye Records ou GBS Records. À bientôt!
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